Contexte et portée de la maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer demeure la forme de démence la plus fréquente à l’échelle mondiale et se manifeste principalement par des pertes de mémoire ainsi qu’une désorientation dans le temps et l’espace. À l’occasion de la Journée mondiale dédiée à cette maladie, ce dimanche 21 septembre, les recherches se poursuivent, notamment en matière de dépistage et de diagnostic.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 50 millions de personnes seraient touchées par une maladie neurocognitive liée à ce trouble, avec des controverses qui persévèrent autour des approches thérapeutiques et des orientations sanitaires.
Des traitements récents et leurs limites
Des médicaments prometteurs mais controversés
Les traitements Kisunla (donanémab) d’Eli Lilly et Leqembi (lécanémab) des laboratoires Biogen et Eisai ont été parmi les premiers à montrer, après des décennies sans progrès marquants, un ralentissement observable des symptômes lorsque la maladie est détectée tôt. En dépit de ces résultats, les bénéfices restent modestes et ne font pas l’unanimité parmi les experts. Par ailleurs, ces médicaments peuvent entraîner des effets indésirables graves, notamment des hémorragies cérébrales.
Réactions et position des autorités
Les réactions des autorités sanitaires à travers le monde sont contrastées. Dans certains pays, des associations dédiées à la lutte contre la maladie plaident fortement en faveur de leur autorisation, tandis que d’autres adoptent une approche plus mesurée. L’Union européenne a récemment autorisé la commercialisation du Leqembi, tandis que la Suisse n’a pas encore accordé d’autorisation via Swissmedic.
Diagnostic et biomarqueurs: où en est-on?
Des avancées importantes permettent d’envisager un dépistage plus simple grâce à des tests sanguins recherchant des biomarqueurs liés aux mécanismes cérébraux impliqués dans Alzheimer. Un premier test sanguin a été autorisé aux États‑Unis en mai. En Europe, ce dispositif n’est pas encore approuvé, mais un programme d’évaluation est en cours au Royaume-Uni avec le lancement d’un essai clinique.
Le recours à ces biomarqueurs est au cœur d’un débat international. Fin 2024, l’Alzheimer’s Association, référence aux États‑Unis, a modifié ses critères pour considérer que les biomarqueurs pouvaient suffire à établir un diagnostic. En Europe, les spécialistes restent généralement partisans d’un examen clinique approfondi pour confirmer la perte des capacités cognitives et fonctionnelles.
Prévention et facteurs de risque
Le consensus porte sur l’existence de multiples facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer et, plus largement, des démences. Un bilan publié en 2024 dans The Lancet estime qu’une partie significative des cas est liée à des facteurs identifiables, tels qu’une audition défaillante, le tabagisme ou l’obésité. Toutefois, le degré d’action concrète à partir de ces observations demeure débattu.
Par ailleurs, des recherches s’intéressent à l’efficacité des programmes de prévention et d’accompagnement qui encouragent une activité physique régulière et une alimentation équilibrée. Une étude publiée cet été dans JAMA a mesuré, aux États‑Unis, les effets d’un accompagnement intensif sur deux ans chez des patients, constatant une réduction légère de la vitesse de dégradation cognitive, mais dont l’impact global reste modeste.
Chiffres clés en Suisse
- Quelque 161 100 personnes vivent actuellement avec Alzheimer ou des maladies apparentées en Suisse.
- Chaque année, environ 34 800 nouveaux cas sont enregistrés.
- Environ les deux tiers des personnes touchées sont des femmes.
- Plus de 8 100 personnes sont atteintes avant 65 ans.
- Pour 2050, une estimation situe à 285 700 le nombre de personnes atteintes.
- Le coût total actuel lié à Alzheimer et aux maladies apparentées en Suisse est estimé à 11,8 milliards de francs par an.
Source: Alzheimer Suisse