Bilan et déroulé des faits

Un épisode violent, qualifié de triangle amoureux impliquant deux officiers et une même femme, a tourné au bain de sang dans le Soudan du Sud: quinze personnes, dont un civil, ont été tuées lors d’un échange de tirs, selon l’armée sud-soudanaise, mercredi.

Des éléments des Forces de protections unifiées VIP, déployées à la frontière nord de la région d’Abyei, ont été impliqués dans cet incident et ont pris part aux échanges de tirs.

Les combats ont opposé les deux protagonistes principaux et des soldats des deux camps: l’un était apparemment loyal à Machar et l’autre à Kiir; le premier aurait tiré sur le second, qui a ensuite été abattu par les gardes du corps de ce dernier.

Au total, deux protagonistes sont morts, tout comme douze autres soldats et un civil, et cinq militaires ont été blessés, a précisé le major général Lul Ruai Koang, porte-parole de l’armée, lors d’une conférence de presse à Juba.

L’officier a ajouté que l’incident ne serait pas motivé politiquement et que l’enquête était en cours; il est question d’un triangle amoureux, mais une autre hypothèse évoquée est une mésentente entre ces deux hommes.

Contexte politique et enjeux humanitaires

Plus de 1 800 civils ont été tués entre janvier et septembre au Soudan du Sud, un pays décrit comme « au bord du précipice » par les Nations unies fin septembre, malgré l’exploitation pétrolière.

Un accord de paix signé en 2018 avait mis fin à la guerre civile et prévoit un partage du pouvoir entre Salva Kiir et Riek Machar. Suite à l’inculpation de ce dernier le 11 septembre, ses soutiens ont appelé à une mobilisation militaire en vue d’un changement de régime.

Les observateurs craignent que ces tensions alimentent de nouvelles violences, alors que les combats persistent entre les camps rivaux et que la stabilité du pays reste fragile.

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