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RSI accède au cœur d’une distribution d’aide à Rafah, près de Kerem Shalom

Rafah, autrefois peuplée d’environ 200 000 habitants, est aujourd’hui marquée par les ruines et le déplacement de milliers de personnes.

Une voix se fait entendre au sein des décombres: « J’ai besoin de liberté, j’ai besoin de bonheur… et d’une maison, car ma famille n’en a plus ». Ce témoignage illustre le besoin d’aide et de stabilité exprimé par les habitants.

Sur le terrain, le journaliste Emiliano Bos et le photographe Massimo Piccoli, tous deux membres du RSI, ont assisté à une distribution d’aide alimentaire près du poste-frontière de Kerem Shalom, à l’extrême sud de l’enclave. L’opération était menée par la Fondation humanitaire pour Gaza, controversée et accusée d’avoir causé la mort de Palestiniens — jusqu’à 2000 selon diverses sources — lors de distributions précédentes, et dénoncée par l’ONU pour des tirs de l’armée israélienne visant à maîtriser la foule.

Plusieurs milliers de personnes ont participé à cette distribution; des femmes faisaient la queue pour recevoir des sacs d’oignons et de pommes de terre, ce qui constituait l’alimentation du jour.

Une vie entre tentes et décombres

« Maintenant, nous vivons sous des tentes », témoigne une jeune fille. « Nous avons besoin de soutien et de solidarité ». Malgré la précarité, l’espoir demeure : « Les bombes peuvent détruire les bâtiments, mais elles ne détruisent pas le savoir ».

Une résidente raconte que la guerre a bouleversé le quotidien et séparé les familles: « Nous ne voulons pas de cette guerre; elle nous détruit et nous force à nous déplacer sans cesse ».

Des explosions retentissent au loin près de la frontière égyptienne, signe que la paix reste éloignée. Un habitant confirme : « Nous entendons encore des coups de feu et des bombardements ».

La situation sanitaire est alarmante : « nous n’avons ni égouts ni eau, ni même la possibilité de nous laver », raconte un déplacé vivant dans un camp de tentes sur la plage d’al‑Mawasi. « Je porte ce T‑shirt depuis une semaine ».

Un appel unanime à la paix et à l’aide

Malgré les souffrances, l’appel à la paix se fait entendre: « Nous voulons la paix, rien que la paix ». Certains évoquent aussi le besoin de médicaments pour des proches, dans un contexte de fragilité sanitaire et humanitaire.

Rafah demeure en grande partie dévastée, avec des décombres et des vestiges témoignant de la violence des combats. Des tiges de fer émergeant du béton évoquent symboliquement l’atteinte à l’humanité.

Ce reportage du RSI est signé Emiliano Bos; les images sont de Massimo Piccoli; l’adaptation française est assurée par Victorien Kissling.

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