Cedric Jubillar is pictured in the courtroom of the Tarn Assizes at the opening of a hearing in his trial for the murder of his wife Delphine Jubillar, in Albi on September 23, 2025. The French father of two went on trial the day before denying he killed her in a case that captivated France since her disappearance at the height of the Covid-19 pandemic in December 2020. The body of his wife Delphine, 33, a nurse, has never been found in a mystery that has rarely been far from the headlines almost five years after her disappearance in rural southern France. (Photo by Lionel BONAVENTURE / AFP)

Contexte du procès Jubillar et positions des parties civiles

Les parties civiles ont défendu, mardi, une version des faits fondée sur une enquête jugée exhaustive et sur l’idée que les éléments retenus constituent le paroxysme du féminicide, tout en dénonçant ce qu’elles qualifient de subterfuges cruels dans la stratégie de défense.

L’avocat des frères et sœurs de Delphine Jubillar, Me Laurent de Caunes, a décrit l’infirmière de nuit âgée de 33 ans comme une personnalité hors du commun, tournée vers les autres et ne se plaignant jamais. Il a précisé qu’il ne s’agissait pas de la présenter comme une sainte, mais que, selon ses termes, elle « était un ange » dévoué à autrui.

Il s’est interrogé sur le fait que Delphine ait rencontré, non pas un démon, mais une personnalité comme M. Jubillar, son exact contraire, indifférente à ce qui ne relevait pas de son plaisir.

Des critiques ciblant les méthodes de la défense

Le doyen des avocats des parties civiles a regretté les « subterfuges cruels » des avocats de la défense qui, alors que leur client répond peu ou pas du tout, attaquent des sujets périphériques sans remettre en cause le fond de l’enquête.

Me Philippe Pressecq, qui représente une cousine de Delphine, a souligné que l’enquête bénéficie de moyens technologiques et humains inédits et que toutes les pièces s’emboîtent pour soutenir l’idée selon laquelle, ce soir-là, Cédric Jubillar aurait tué son épouse.

De Caunes a dénoncé un accusé « cynique et désinvolte » dont les aveux, s’ils existent, n’auraient finalement pas d’importance, rappelant le leitmotif d’une affaire sans corps, sans scène de crime, sans aveux.

Éléments et témoignages évoqués

Au cours de la matinée, Mourad Battikh, conseil de plusieurs cousins et oncles et tantes de Delphine, et depuis lundi du compagnon de Delphine qui s’est constitué partie civile, a invité les jurés à se projeter dans la nuit du 16 décembre à partir d’indices et d’angles d’analyse réunis par l’enquête, montrant le cadre du crime.

Il a évoqué le témoignage de Louis, fils du couple, évoquant une dispute ce soir-là, les lunettes cassées de Delphine et le fait que son téléphone était proche du domicile le matin, écartant l’hypothèse d’un départ volontaire ou d’un rôdeur.

Pauline Rongier, avocate d’une amie de Delphine Jubillar, a demandé aux jurés de trouver le courage de condamner l’accusé malgré l’absence de corps, présentant l’affaire comme un cas d’école et comme un paroxysme du féminicide.

Elle a décrit l’isolement, le dénigrement, la surveillance et les violences concernant les enfants, évoquant une chape de plomb entourant Delphine et un contrôle coercitif prétendument exercé par Cédric, selon elle précélant la plupart des féminicides.

Audience et perspectives

Vendredi, la présidente de la Cour donnera une dernière fois la parole à l’accusé. Me Laurent Nakache-Haarfi, avocat des parties civiles, a encouragé la présentation et a laissé entendre que cette prise de parole pourrait être l’occasion pour l’accusé de se libérer de la charge qui pèse sur lui et sur ses enfants. La Cour se retirera ensuite pour délibérer et rendre son verdict.

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