La marche humaine dépasse le mouvement de biomasse des animaux terrestres, selon une étude

Publié dans Nature Ecology & Evolution, ce travail réunit des biologistes spécialisés dans l’évaluation de la biomasse et de son mouvement. Il indique que la marche quotidienne des humains se situe bien au‑delà du déplacement combiné des animaux sauvages terrestres, illustrant l’empreinte humaine sur la surface du globe.

Les auteurs estiment que le déplacement par la marche humaine atteint environ 600 gigatonnes-kilomètres par an. En comparaison, le mouvement de biomasse des animaux terrestres est évalué entre moins de 100 et moins de 400 gigatonnes-kilomètres par an, et pourrait atteindre jusqu’à 700 gigatonnes-kilomètres par an dans les projections les plus optimistes.

Si l’on ajoute les déplacements motorisés des humains, l’écart persiste et s’élargit davantage.

Les chercheurs précisent également que le mouvement de biomasse combiné de tous les oiseaux sauvages, des arthropodes terrestres et des mammifères sauvages terrestres représente environ un sixième du mouvement des humains à pied, et qu’il est environ 40 fois moins important que le mouvement de biomasse total des humains.

Dans les conclusions, un biologiste de l’Institut Weizmann des sciences, Ron Milo, souligne que même les grandes migrations visibles dans les documentaires animaliers en Afrique ne pèsent pas face au mouvement de biomasse provoqué par les rassemblements humains autour d’un événement mondial tel que la Coupe du Monde. L’étude indique que la marche représente environ un septième du mouvement de biomasse globale des humains.

Ce flux lié à la marche est encore moins important que celui lié aux véhicules et cyclomoteurs (à peu près 65%), mais il demeure supérieur à celui des avions (environ 10%) et à celui des transports sur rail (environ 5%).

Les mouvements humains ne trouvent des parallèles qu’avec ceux du plancton et des poissons vivant à moins de 200 mètres de profondeur, qui constituent une part majeure de la biomasse animale globale.

Comparaison historique et implications océaniques

L’étude présente également des repères par rapport à 1850, date souvent retenue comme seuil d’entrée dans l’ère industrielle, lorsque la Terre comptait environ 1,2 milliard d’habitants, contre 8,2 milliards aujourd’hui.

Les chercheurs estiment que les océans dans leur ensemble ont perdu près de 60 % de leurs mouvements de biomasse depuis 1850, principalement en raison de la pêche et de la chasse à la baleine à l’échelle industrielle.

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