Analyse comparative des coûts de logement : coopératives versus marché locatif libre
Une étude récente de l’Office cantonal de la statistique (Ocstat) met en lumière que les membres de coopératives d’habitation consacrent en moyenne une part significativement moindre de leur budget au logement par rapport aux locataires occupant des logements loués sur le marché libre. Selon le nombre de pièces, cette différence peut atteindre jusqu’à 40 %, ce qui illustre une différence substantielle en matière de charges locatives.
Écart de loyer selon le type de logement et la taille
En 2025, le loyer moyen mensuel pour un appartement de quatre pièces dans une coopérative s’élevait à 1’010 francs, contre 1’639 francs pour une location équivalente en marché libre. Pour un cinq-pièces, ces montants étaient respectivement de 1’276 francs et 1’959 francs. Enfin, pour des logements de six pièces, le coût était de 1’697 francs dans les coopératives versus 2’602 francs en location libre.
Prix des logements récents et anciens : une divergence croissante
L’Ocstat précise que ces chiffres représentent l’ensemble des logements locatifs en marché libre actuellement occupés, et ne reflètent pas forcément les loyers pratiqués sur le marché au moment de l’attribution récente de logements. En effet, ceux attribués lors des douze derniers mois affichent des prix nettement plus élevés : 2’006 francs pour un quatre-pièces, 2’496 francs pour un cinq-pièces, et 3’389 francs pour un six-pièces. Par ailleurs, l’écart de coûts entre coopérateurs et locataires apparaît plus marqué dans les immeubles plus anciens. La différence de loyer dépasse 44,7 % pour les bâtiments datant d’avant 1960, tandis qu’elle ne dépasse que 3,1 % pour ceux construits après 2000.
Effets des changements de locataires sur le coût du logement
L’étude souligne que la variation des loyers en marché libre est souvent plus importante lors du changement de locataire. Entre mai 2024 et mai 2025, le loyer moyen des logements loués sur le marché libre ayant changé de locataire a augmenté de 8,1 %, contre seulement 1,2 % pour ceux dont le locataire est resté en place. En conséquence, l’écart de coût entre logements en coopératives et en marché locatif libre tend à se creuser avec le temps, sous l’effet de ces variations.
Ce constat pourrait encourager une réflexion sur les modèles de logement abordable, notamment dans un contexte où les coûts locatifs restent un enjeu majeur pour de nombreux ménages.