Contexte et déroulé de la manifestation

Les médias Libération et Mediapart ont obtenu des dizaines d’heures d’images captées ce jour-là par les caméras-piétons portées par les forces de l’ordre, mobilisées en nombre — plus de 3 000 agents — autour d’une réserve d’eau agricole contestée, surnommée « méga-bassine » par les manifestants.

Le rassemblement, interdit, a rapidement dégénéré en affrontements entre militants et gendarmes, avec l’emploi de plus de 5 000 grenades lacrymogènes et/ou explosives et des dizaines de tirs de LBD, en réponse à une pluie de pierres, de cocktails Molotov et de mortiers d’artifice.

Constats des reportages

Selon Libération et Mediapart, le rapport de l’IGGN indique qu’à la marge, certains gradés auraient donné des instructions lors des manœuvres pour effectuer des tirs communément appelés « tendus ». Les deux médias assurent avoir entendu ces consignes dans neuf des quinze escadrons de gendarmerie mobile mobilisés ce jour-là.

En juillet 2023 déjà, la Ligue des droits de l’Homme avait dénoncé un usage des armes « disproportionné et à plusieurs reprises non nécessaire » par les forces de l’ordre. De leur côté, les autorités ont toujours assuré que la riposte avait été adaptée.

Paroles et implications

Libération et Mediapart évoquent des propos recueillis dans le cadre des échanges internes, décrivant une prétendue « volonté » de blesser gravement des manifestants et une certaine satisfaction, voire jubilation, selon des extraits diffusés.

La DGGN a déclaré aux deux médias que « les enregistrements disponibles » avaient été mis à disposition exclusive de la justice et a décliné tout commentaire à ce sujet. Le procureur de Rennes a précisé que, si ces images révélaient d’autres infractions pénales, la procédure prévoit que le service d’enquête en informe le parquet, ce qui n’a pas été le cas.

Dans un communiqué mercredi, les blessés ayant porté plainte ont regretté que l’enquête laisse apparaître l’intention de classer sans suite la procédure, leur avocate dénonçant des investigations de l’IGGN « très insuffisantes ».

afp/iar

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