Le retour de la cigarette dans l’imagerie pop

La cigarette refait surface dans le paysage médiatique, après avoir longtemps été écartée, avec une présence croissante sur les écrans, des clips musicaux jusqu’aux séries et au cinéma.

Exemples marquants et figures publiques

Dans le domaine musical, le clip « Manchild » de la chanteuse américaine Sabrina Carpenter est largement mis en avant pour son traitement visuel de la cigarette, et cumule environ 100 millions de vues sur YouTube. La chanteuse britannique Charli XCX a, elle aussi, suscité l’attention en offrant des plateaux à cigarettes à ses invités lors de son mariage.

Influence des acteurs et des plateformes

Jared Oviatt, fondateur du compte Instagram Cigfluencers, spécialisé dans la détection de clichés où les célébrités posent avec une cigarette, a déclaré au New York Times : « Lorsque j’ai créé ce compte en 2021, j’ai dû chercher des photos dans des archives. Aujourd’hui, chaque semaine, des stars sont surprises en train de fumer ».

Au cinéma, dans les séries et dans les jeux vidéo

Un rapport récent de l’organisation américaine The Truth Initiative indique une augmentation de 70 % de la représentation du tabagisme au cinéma en 2023. Les séries ne sont pas épargnées non plus : Peaky Blinders a connu un succès considérable sur Netflix, et les épisodes montrent fréquemment des personnages qui fument.

Dans l’univers des jeux vidéo, Cyberpunk 2077 illustre une présence marquée de la cigarette dans son univers visuel et narratif.

Enjeux et perceptions

Si personne ne promeut le tabagisme, la cigarette est parfois perçue comme un accessoire de mode, ce qui attire l’attention des chercheurs. Christine Schäfer, chercheuse en tendances à l’Institut Gottlieb Duttweiler (GDI), souligne : « Ce qui est particulièrement intéressant, c’est cette esthétisation de la cigarette ». Selon elle, les éléments rétro des années 1990 et 2000 participent à une dynamique stylistique où la cigarette s’intègre au contexte musical et visuel.

« Ce type de contenu touche les jeunes 24 heures sur 24 et trouve un écho en eux grâce aux réseaux sociaux », ajoute-t-elle. Des études indiquent que plus l’exposition à ce type de représentations est élevée, plus elles paraissent normales, et l’imitation peut apparaître comme naturelle.

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