Fribourg et l’accueil d’enfants blessés de Gaza

Une lettre ouverte publiée jeudi après-midi est signée par environ une centaine de personnalités issues de la société civile, du monde politique et culturel, appelant le canton de Fribourg à reconsidérer sa position sur l’accueil d’enfants blessés dans la bande de Gaza. Cette démarche intervient après la décision du Conseil d’État, annoncée le 29 octobre, de ne pas donner suite à la demande de la Confédération.

Le gouvernement cantonal avait à l’époque évoqué un manque de clarté des conditions d’accueil, ce qui a nourri les débats publics et les divisions politiques, notamment à droite.

Des signataires variés

Parmi les signataires figurent des personnalités de la société civile, l’ancien conseiller fédéral Joseph Deiss, le chirurgien cardiaque Thierry Carrel, l’ancien directeur de l’Hôpital fribourgeois Marc Devaud, l’évêque Charles Morerod, ainsi que des représentants du monde culturel et des élus du Centre et des Verts.

« J’étais relativement déçu en apprenant la décision fribourgeoise, et non pas pour des raisons personnelles, mais parce que je pensais que notre canton avait un rôle particulier à jouer », a relevé Joseph Deiss jeudi au micro de Forum.

« Le 6 décembre, nous allons de nouveau accueillir notre saint patron Saint-Nicolas, qui est connu pour être le protecteur des enfants. La légende dit qu’il en a même ressuscité. Alors, je voudrais que mon canton soit exemplaire et aide au moins à réhabiliter la santé de quelques enfants de Gaza », a plaidé l’ancien conseiller fédéral.

Évolution possible et échéances politiques

Contacté jeudi après-midi, le Conseil d’État a indiqué ne pas avoir reçu officiellement le texte et n’a pas souhaité s’exprimer publiquement pour le moment. Il précise toutefois avoir engagé de nouvelles discussions sur la possibilité d’un accueil.

Jusqu’ici, le PLR et l’UDC avaient plutôt soutenu la position du gouvernement. Mais les lignes pourraient bouger, et un texte similaire à la lettre ouverte doit être débattu prochainement au Grand Conseil fribourgeois, offrant une nouvelle occasion d’évaluer l’évolution des positions autour de ce dossier.

Lors d’une intervention dans Forum mardi, le conseiller d’État en charge des affaires sociales, affilié à l’UDC, a suggéré que changement de position n’était pas exclu.

Ce sujet continue d’alimenter les échanges politiques en ville et dans le canton, avec une attention particulière portée sur le rôle que la droite peut ou non jouer dans une éventuelle révision de la position officielle.

By