Une présentation complète de l’ouvrage
Le livre ‘Les vaches, une passion helvétique’ d’Olivier May propose une exploration visuelle et documentaire des bovins qui structurent les paysages pâturés suisses. Publié par Favre en août 2025, il s’appuie sur de nombreuses photographies et archives pour offrir une lecture multisourcée de l’animal emblématique du pays.
Une vache royale dans les alpages
Selon l’auteur, la vache peut être envisagée comme une vache sacrée contemporaine, associée au cadre montagnard et à l’esprit des hauteurs. Elle occupe une place centrale dans les pâturages et nourrit l’imaginaire collectif.
Il précise aussi que l’affection pour cet animal est largement partagée et qu’elle incarne un symbole du territoire.
Des traces anciennes et une diversité de races
Le récit remonte à l’arrivée des bovins en Suisse et rappelle que les premières traces remontent à environ 7000 ans. D’après May, ces populations proviendraient du nord de l’Italie et seraient entrées dans les Alpes valaisannes, vraisemblablement par le col Collon.
Le livre détaille l’installation des bovins sur l’ensemble du territoire suisse et présente neuf races et trois cousines. Parmi elles figurent la vache d’Hérens, réputée robuste et combatif, la Simmental et la Fribourgeoise, sans oublier des origines plus inattendues comme le Highland.
Élevage, fromages et infrastructures
La présence bovine a largement façonné l’espace et les modes de vie, tout en stimulant le développement des infrastructures dédiées à la production fromagère. May rappelle que le passage des fromages à pâte molle vers ceux à pâte dure a facilité leur transport et leur stockage, conditionnant l’évolution des techniques fromagères.
La vache est décrite comme largement répandue sur l’ensemble du territoire suisse, accompagnant les déplacements quotidiens, que ce soit en train, en voiture, à vélo ou à pied.
Traditions, symboles et vocabulaire
Outre le lait, le fromage et le chocolat, l’ouvrage met en lumière d’autres fils conducteurs qui lient l’animal à la culture helvétique : le yodel, le cor des Alpes, ainsi que des rites comme la désalpe et la transhumance. L’animal se situe au cœur des traditions et contribue à nourrir un vocabulaire et une inspiration artistique largement ancrés dans l’histoire suisse.
Économie et réflexion éthique
Sur le plan économique et symbolique, l’ouvrage montre comment la vache a longtemps servi d’outil d’échange et est devenue un élément clé du marketing paysager. May met en évidence l’émergence d’un imaginaire bucolique et alpin pendant la révolution industrielle, le lait y jouant un rôle central.
Le livre aborde également les questions éthiques liées à l’élevage et à la consommation de viande bovine, invitant à une réflexion nuancée sur ces enjeux contemporains.
Note: un extrait de l’émission 12h30 évoque une complication dermatologique rencontrée lors du retour des vaches suisses en pâturage depuis la France voisine.
Propos issus de l’entretien avec Olivier May et des éléments de l’ouvrage, adaptation web: ld. Éditions Favre, août 2025.

