Contexte et annonce à Utzenstorf
La direction de Pfiffner AG a annoncé l’arrêt de l’activité de fabrication sur le site d’Utzenstorf, marquant six décennies d’existence dans la mécanique de précision, avec une présence notable dans l’industrie automobile.
Sur un effectif approchant les cent collaborateurs, environ 80 postes pourraient être supprimés d’ici la fin janvier, selon les indications communiquées par l’entreprise.
La situation est intervenue après l’adoption de tarifs douaniers américains de 39 %, décision prise par le gouvernement américain qui a affecté les commandes destinées au marché américain.
Pfiffner, spécialiste de machines destinées à produire des pièces de haute précision, comptait sur des commandes pour le marché américain. Trois machines destinées à un client américain auraient pu soutenir l’activité pendant quelques mois. La direction indique avoir déjà engagé environ 300’000 francs en préparatifs et renforcé les grues.
Au début août, l’annonce des tarifs a rendu les livraisons impossibles: 100 tonnes d’acier ont été renvoyées et la ligne de production a été mise hors service.
Le plan adopté prévoit un abandon progressif de la fabrication à grande échelle au profit d’un axe axé sur la recherche et le développement, dans un contexte de ralentissement des investissements liés à la crise du secteur automobile et à la transition vers les véhicules électriques.
Sur le site d’Utzenstorf, désormais intégré à un groupe taïwanais, l’entreprise souhaite se concentrer sur l’innovation plutôt que sur la production massive. La nouvelle a été reçue sur place avec une certaine stupéfaction, les halls demeurant silencieux et les salariés exprimant résignation et inquiétude.
À Utzenstorf, qui compte environ 4500 habitants, l’usine est un élément durable du paysage économique local. Certains habitants craignent l’impact fiscal, même si des employés venaient de l’extérieur pour travailler sur ce site. D’autres soulignent que la transition vers les moteurs électriques et l’incertitude entourant l’avenir des moteurs thermiques pèsent sur les décisions d’investissement et l’emploi.
Pendant plus d’un an, la direction a tenté de sauver l’activité par le chômage partiel, la réduction des salaires des cadres et des discussions avec les syndicats, sans retour positif. La période de consultation légale est en cours et, sauf miracle, les licenciements pourraient intervenir à l’issue de cette procédure. Andreas Ewald a confié à Berner Zeitung que cette situation le touche personnellement.
À terme, Pfiffner entend recentrer ce site sur la recherche et le développement, en abandonnant la fabrication à grande échelle.

